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mes cependant, sur la couleur, la longueur et la qualité des poils, sur le peu de ressemblance qu’elle avait avec celle d’aucun quadrupède terrestre, que ce pouvait être le mâle du grand ours de mer. L’une des plus belles peaux qui semblent particulières à cet endroit, car jusqu’ici nous n’en avions pas remarqué de pareilles, est celle d’un petit animal d’environ dix pouces de longueur, qui a le dessus du dos brun ou couleur de rouille, avec une multitude de taches d’un blanc sale et les flancs d’un cendré bleuâtre, parsemé aussi de taches semblables à celles dont je viens de parler : la queue n’excède pas le tiers de la longueur du corps, et elle est couverte sur les bords de poils blanchâtres. La grande quantité de peaux annonce que les espèces des animaux que je viens d’indiquer sont très-répandues. Il faut observer que nous ne vîmes ni des peaux de rennes ni des peaux de daims.

» Les oiseaux que nous trouvâmes en ce lieu furent l’aigle à tête blanche, le nigaud, le grand martin-pêcheur, et l’oiseau-mouche, qui voltigeait fréquemment autour du vaisseau pendant que nous étions à l’ancre : il ne reste probablement pas ici pendant l’hiver, qui doit être fort rude. Les oiseaux aquatiques étaient les oies, les canards, les pingouins, les macareux, et d’autres en grand nombre.

» Nous pêchâmes des morues et des fletans ; les naturels nous en vendirent une très-grande quantité. Les rochers étaient presque entière-