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Il y avait plus de martres, de ratons et de loutres que d’autres peaux : celles-ci composent en effet le vêtement ordinaire des naturels ; mais celles du premier de ces quadrupèdes, qui, en général, étaient d’un brun beaucoup plus clair que celle de Noutka, surpassaient extrêmement le reste en finesse. Les loutres et les martres étaient bien plus abondantes qu’à Noutka, mais moins fines et moins épaisses, quoique plus grandes ; elles avaient presque toutes ce noir lustré qui est sans doute la couleur dont on fait le plus de cas. Les peaux d’ours et de phoques se trouvèrent assez communes : les dernières étaient blanches en général et agréablement tachetées de noir, ou quelquefois toutes blanches ; la plupart de celles d’ours étaient brunes ou couleur de suie.

» Nous avions vu chacun de ces animaux à Noutka ; mais nous en aperçûmes de particuliers à la baie dont je parle ; tel est l’ours blanc. Les naturels nous apportèrent plusieurs morceaux de sa peau, et même des peaux entières de jeunes ours, d’après lesquelles nous ne pûmes déterminer leur grandeur ou pleine croissance. Nous y trouvâmes aussi le glouton, qui avait des couleurs très-brillantes ; une espèce d’hermine plus grande que l’hermine ordinaire ; c’est la même que celle de Noutka : elle est tachetée de brun, et elle n’a guère de noir que sur la queue. Nous achetâmes aussi la peau de la tête d’un grand animal, dont nous ne pûmes reconnaître précisément l’espèce ; nous jugeâ-