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nière de manger est très-propre ; ils avaient grand soin d’enlever les ordures qui adhéraient aux choses dont ils voulaient se nourrir ; et quoiqu’ils mangent quelquefois la graisse crue de certains animaux de mer, ils la partagent en bouchées avec leurs petits couteaux. Ils sont très-propres sur leur personne : leur corps n’offre ni graisse, ni saleté ; les vases de bois dans lesquels ils semblent mettre leurs aiimens étaient en bon état, ainsi que leurs canots, où tout avait l’air net et bien rangé.

» Il paraît d’abord difficile d’apprendre leur idiome : cette difficulté ne vient pas de ce que leurs mots ou leurs sons se trouvent peu distincts ou confus, mais de ce que les termes et les sons qu’ils emploient ont différentes significations ; car ils semblaient faire souvent usage du même mot, en lui donnant des acceptions très-diverses. Au reste, si nous avions fait un plus long séjour parmi eux, nous aurions peut-être reconnu que c’était une méprise de notre part.

» Quant aux animaux de cette partie du continent de l’Amérique, je dois observer, comme pour ceux de Noutka, que nous ne les connaissons que d’après les pelleteries apportées par les sauvages à notre marché. Ils nous vendirent surtout des peaux de phoques, un petit nombre de renards, des chats blanchâtres ou des lynx, des martres communes et des martres d’une autre espèce, de petites hermines, des ours, des ratons, des loutres de mer.