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ver un endroit propre à arrêter notre voie d’eau. Les Indiens ne tardèrent pas à s’éloigner de la Découverte, et au lieu de revenir près de nous, ils marchèrent vers le canot occupé à prendre des sondes. L’officier qui le commandait, observant leur manœuvre, revint à bord ; il fut suivi de toutes les pirogues. Le détachement fut à peine rentré sur la Résolution, que quelques-uns des Américains sautèrent dans le canot, malgré les deux hommes de garde que nous y avions laissés. Les uns présentèrent leurs piques à nos deux sentinelles, d’autres s’emparèrent de l’amarre qui attachait le canot à la Résolution, et le reste entreprit de l’emmener à la remorque. Mais ils le relâchèrent dès qu’ils nous virent disposés à le défendre par la force : ils en sortirent pour remonter sur leur embarcation. Ils nous firent signe de mettre bas les armes, et ils semblaient aussi tranquilles que s’ils n’avaient rien fait de mal. Ils avaient formé sur la Découverte une autre entreprise, peut-être encore plus audacieuse.

» L’homme qui était venu près de nous, et qui avait mené ses compatriotes vers l’autre vaisseau, avait examine toutes les écoutilles de la Découverte, et n’apercevant que l’officier de garde et un ou deux matelots, il crut sans doute qu’à l’aide de ses camarades il pourrait aisément piller ce vaisseau. Ce projet lui parut d’autant plus facile, que la Résolution se trouvait à quelque distance : c’est sûrement dans cette intention qu’ils s’y rendirent tous. Plu-