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« Je chargeai, dit-il, M. Gore de descendre sur des îles qui sont à l’ouest du port, et d’y tuer, s’il était possible, quelques oiseaux bons à manger. Du moment où il en approcha, vingt hommes se montrèrent sur deux grosses pirogues, et il crut devoir regagner les vaisseaux. Les Indiens qui le suivirent ne voulurent pas venir le long du bord de nos bâtimens ; mais, ils se tinrent à une certaine distance, en poussant des cris, en étendant et en rapprochant leurs bras, et ils entonnèrent bientôt une chanson qui ressemblait exactement à celles des habitans de Noutka : leurs têtes étaient aussi poudrées de plumes. L’un d’eux agitait en l’air un habit blanc que nous prîmes pour un témoignage d’amitié ; un autre se tint presqu’un quart d’heure debout dans sa pirogue, entièrement nu, ses bras étendus en croix, et sans se mouvoir. Les embarcations n’étaient pas de bois comme celles de Noutka ; des lattes simples en composaient la charpente, et des peaux de phoques, ou d’autres animaux pareils en formaient le bordage extérieur. Nous répondîmes à toutes leurs marques de bienveillance ; nous employâmes les gestes les plus expressifs et les plus affectueux pour les engager à venir le long du bord des vaisseaux, mais nous ne punies les y déterminer. Quelques-uns de nos gens répétèrent plusieurs des mots ordinaires de la langue de Noutka, tels que sike mailé mahouk ; et les Indiens ne parurent pas les comprendre. Après