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auquel on les réunit exprime beaucoup de choses, ou comprend plusieurs idées simples, ce qui semble en effet avoir lieu ; mais par la même raison, la langue sera défectueuse à d’autres égards, puisqu’elle n’a pas de mots pour distinguer ou exprimer des différences qui existent réellement ; d’où il résulte qu’elle n’est pas assez riche. Nous fîmes cette remarque en bien des occasions, et en particulier à l’égard des noms d’animaux. Je n’ai pas été en état d’observer d’une manière assez complète l’analogie ou l’affinité qu’elle peut avoir avec les autres langues du continent de l’Amérique ou de l’Asie, car je n’avais pas de vocabulaires auxquels je pusse la comparer, si j’en excepte ceux des Esquimaux et des Indiens des environs de la baie d’Hudson : elle ne ressemble en aucune manière à ces deux idiomes. Si je la rapproche d’ailleurs du petit nombre de termes mexicains que je suis venu à bout de recueillir, on y aperçoit la conformité la plus frappante ; les mots de l’une et de l’autre se terminent souvent par ltl, ou z[1].

» Voici leurs noms de nombre :

Tsaouack, Un.
Akkla, Deux.
Katsitsa, Trois.
Mo ou Mou, Quatre.
  1. Ne peut-on pas observer, à l’appui de la remarque de M. Andersen, que opelszthl, terme, qui, dans la langue de Noutka, désigne le soleil, et Vitzliputzli, nom d’une divinité du Mexique, ont entre eux une analogie de son qui n’est pas très-éloignée ?