nous n’avons pas va qu’on leur rendît d’hommages religieux, et ce n’est ici qu’une simple conjecture, car nous n’avons pu obtenir aucune information sur ce point : nous n’avions appris de la langue du pays que les mots nécessaires pour demander les noms des choses, et nous n’étions pas en état d’entretenir avec les naturels une conversation instructive sur leurs institutions ou leurs traditions.
» Dans ce que je viens de dire des habitans de Noutka, j’ai confondu mes remarques et celles de M. Anderson ; mais il a seul le mérite d’avoir recueilli ce qui a rapport à la langue du pays, et il a rédigé lui-même les observations suivantes.
» L’idiome de ces sauvages n’a que la rudesse et la dureté qui résultent de l’emploi fréquent du k et de l’h, articulés avec plus de force ou moins de douceur que dans nos langues de l’Europe. En tout, on y trouve plutôt le son labial et dental que le son guttural. Les sons simples qu’ils n’ont pas employés devant nous, et qui par conséquent peuvent être réputés rares ou étrangers à leur langue, sont ceux que représentent les grammairiens par les lettres b, d, f, g, r et v ; mais ils en ont un qui est très-fréquent, et dont nous ne nous servons pas : on le tire d’une manière assez particulière, en frappant avec force une portion de la langue contre le palais, et je le comparerais à un grasseyement rude et grossier. Il est difficile de le peindre avec un arrangement quelconque