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tion habituelle, elle puisse en envoyer une portion si considérable aux habitans de Noutka[1].

» On imagine bien que nous n’avons pu acquérir beaucoup de lumières sur les institutions politiques et religieuses des habitans de Noutka. Nous avons remarqué des espèces de chefs distingués par le nom ou le titre d’akouik, auxquels les autres sont subordonnés à quelques égards ; mais je présumais que l’autorité de chacun de ces grands personnages ne s’étend pas au delà de sa famille. Ces akouiks n’étaient pas tous âgés ; d’où je conclus que leur titre se transmet par héritage.

» Excepté les statues ou figures dont j’ai déjà parlé, et qu’ils appellent klemma, je n’aperçus rien qui pût me donner la moindre idée de leur système religieux. Ces figures étaient vraisemblablement des idoles ; mais comme ils employèrent souvent le mot akouik en nous parlant, il y a peut-être lieu de supposer qu’elles représentent quelques-uns de leurs ancêtres, qu’ils vénèrent comme des dieux. Au reste,

  1. Il est très-probable que les deux cuillères d’argent trouvées par le capitaine Cook à Noutka venaient des Espagnols établis au sud de cette partie de la côte d’Amérique ; mais il paraît qu’on est bien fondé à croire que les habitans de Noutka tirent leur fer d’une autre partie du Nouveau-Monde. On observera qu’en 1775 les Espagnols trouvèrent au puerto de la Trinidad, par 41° 7′ de latitude, des traits garnis d’une pointe de cuivre ou de fer, qu’ils jugèrent être venus du nord. M. Daines Barrington dit, dans une note sur cette partie du Journal espagnol, page 20 : « J’imaginerais que le cuivre et le fer dont on parle ici venaient originairement de nos forts de la baie d’Hudson. »