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chose aussi utile. Ils nous prouvèrent dès les premiers momens de notre arrivée qu’ils étaient habitués à une espèce de trafic, et qu’ils aimaient à faire des échanges : nous nous aperçûmes bientôt qu’ils ne devaient pas cette connaissance à une entrevue passagère avec des étrangers ; que c’était parmi eux un usage constant ; que cet usage leur plaisait beaucoup, et qu’ils savaient fort bien tirer parti des choses qu’ils voulaient nous vendre ; mais je n’ai pu savoir précisément avec qui ils font ce petit commerce. Quoique nous ayons trouvé parmi eux des choses qui étaient sûrement de fabrique européenne, ou du moins qui venaient d’un peuple civilisé, du fer et du cuivre par exemple, il paraît qu’ils ne les ont pas reçues immédiatement des Européens ou des maisons civilisées établies en d’autres parties de l’Amérique ; car ils ne nous donnèrent lieu de croire en aucune manière qu’ils eussent vu des bâtimens pareils aux nôtres, ou qu’ils eussent commercé avec des équipages aussi nombreux et aussi bien approvisionnés : une foule de raisons semblent même démontrer le contraire. Dès qu’ils nous virent parmi eux, ils s’empressèrent de nous demander par signes si nous voulions nous établir dans leur pays, et si nous avions des intentions amicales : ils nous avertirent en même temps qu’ils nous fourniraient généreusement de l’eau et du bois ; d’où il résulte qu’ils regardaient cette partie de l’Amérique comme leur propriété, et qu’ils ne