seau d’os. Il est assez vraisemblable qu’ils ont imaginé la plupart de leurs méthodes expéditives depuis qu’ils ont acquis la connaissance de ce métal, dont ils se servent aujourd’hui toutes les fois qu’ils veulent façonner du bois. Nous ne nous sommes pas aperçus qu’ils donnassent à ce fer d’autre formé que celle du ciseau et du couteau. Leur ciseau est un long morceau de fer plat, adapté à un manche de bois. Une pierre leur tient lieu de maillet, et une peau de poisson de polissoir. J’ai vu quelques-uns de ces ciseaux de huit ou dix pouces de longueur, et de trois ou quatre de large ; mais en général ils étaient plus petits. La longueur de leurs couteaux varie ; il y en a de très-grands qui ont des tranchans recourbés, et qui ressemblent un peu à nos serpes, mais le taillant est sur la partie convexe. La plupart de ceux que nous rencontrâmes étaient à peu près de la largeur et de l’épaisseur du cercle de fer qui entoure les barriques, et la singularité de leur forme annonce qu’ils ne sont pas de fabrique européenne. Il est vraisemblable qu’on les a faits sur le modèle des premiers instrumens de pierre ou d’os dont ils se servaient jadis. Ils aiguisent ces outils de fer sur une ardoise grossière, et ils ont soin de les tenir toujours fort luisans.
» Le fer, qu’ils appellent sikémaïé (nom qu’ils donnent aussi à l’étain et à tous les métaux blancs), étant très-commun, nous, dûmes rechercher comment ils ont pu se procurer une