Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/281

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tites avec leurs traits, et les ours, les loups et les renards avec leurs piques. Ils ont, il est vrai, plusieurs filets qui paraissent destinés à cette chasse ; car, lorsqu’ils les apportèrent à notre marché, ils les placèrent souvent sur leur tête, afin de nous en indiquer l’usage. Ils attirent quelquefois des animaux dans le piége, en se couvrant de peaux de bêtes et en marchant à quatre pates, ce qu’ils effectuent avec beaucoup d’agilité, et en même temps ils font du bruit ou une espèce de hennissement : ils prirent plusieurs fois cette allure devant nous. Ils mettent dans ces occasions des masques ou des têtes sculptées qui représentent les divers animaux du pays, et même de véritables têtes d’animaux desséchées.

» Quant aux matériaux qui composent leurs divers ouvrages, il faut observer que toutes leurs cordes sont des lanières de peaux et de nerfs, ou cette écorce d’arbre avec laquelle ils fabriquent leurs manteaux. Nous vîmes souvent des nerfs d’une si grande longueur, qu’ils semblaient ne pouvoir venir que de la baleine. Les os dont ils font quelques-unes de leurs armes, les instrumens dont ils se servent pour battre l’écorce, les pointes de leurs piques, et les barbes de leurs harpons doivent être aussi des os de baleine.

» Il faut peut-être attribuer à leurs outils de fer la dextérité avec laquelle ils travaillent le bois. Ils ne paraissent pas en employer d’autres ; du moins nous n’avons vu parmi eux qu’un ci-