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une langue d’une grandeur énorme ; afin que la ressemblance frappe davantage, la tête est garnie de cheveux. Ils donnent à cette arme le nom de taaouich et de tsékih. Ils ont une autre arme de pierre, appelée siaïk, de neuf pouces ou d’un pied de longueur, qui a une pointe carrée.

» D’après le grand nombre d’armes de pierre et d’autres matières qu’on voit parmi eux, il est évident qu’ils sont dans l’habitude de se battre corps à corps, et la quantité considérable de crânes humains qu’ils apportèrent à notre marché prouve d’une manière trop convaincante que leurs guerres sont fréquentes et meurtrières.

» Leurs manufactures et leurs arts mécaniques sont bien plus étendus et bien plus ingénieux, par rapport au dessin et à l’exécution, qu’on ne l’attendrait du peu de progrès de leur civilisation à d’autres égards. Les vêtemens de lin et de laine dont ils se couvrent doivent être la première chose qui les occupe, et ce sont les ouvrages les plus importans de leurs fabriques. Ils tirent leurs étoffes des fibres de l’écorce d’un pin qu’ils rouissent et qu’ils battent comme on rouit et comme on bat le chanvre. Ils ne la filent pas ; mais, lorsqu’ils l’ont préparée d’une manière convenable, ils l’étendent sur un bâton posé sur deux autres qui se trouvent dans une position verticale. Elle est disposée de façon que l’ouvrier, assis sur ses jarrets au-dessus de cette machine bien simple,