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teaux pour dépecer les grosses pièces ; mais ils n’ont pas encore imaginé de se servir du même moyen pour les diviser en morceaux plus petits et en bouchées, quoique cet expédient, plus commode et plus propre, ne demande aucun effort d’esprit. Enfin ils ne semblent pas avoir la moindre idée de la propreté ; car ils mangent les racines qu’ils tirent de leurs champs sans secouer le terreau dont elles se trouvent chargées.

» J’ignore s’ils ont des heures fixes pour leurs repas. Nous les avons vus manger dans leurs pirogues à tous les momens de la journée ; mais, lorsque nous allâmes reconnaître le village, nous remarquâmes que vers midi ils préparèrent plusieurs baquets de bouillon de marsouin, et je présume que c’est le temps où ils font leur repas principal.

» Ils ont des arcs et des traits, des frondes, des piques, de courts bâtons d’os qui ressemblent un peu au patou-patou de la Nouvelle-Zélande, une petite hache qui diffère peu du tomahâk ordinaire des sauvages d’Amérique. La pique a ordinairement une longue pointe d’os : la pointe de quelques-uns des traits est de fer ; mais elle est ordinairement d’os et dentelée. Le tomahâk est une pierre de huit pouces de long, dont l’une des extrémités est terminée en pointe, et l’autre établie sur un manche de bois ; le manche ressemble à la tête et au cou d’une figure humaine ; la pierre est posée dans la bouche, et on la prendrait pour