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feu : ce mets est commun dans leurs repas, et à le voir, on juge qu’il est fort nourrissant. Ils consomment aussi une quantité considérable de l’huile que leur procurent les animaux marins ; ils l’avalent séparément dans une large cuillère de corne, ou bien elle leur sert de sauce pour les autres mets.

» On peut présumer aussi qu’ils se nourrissent de phoques, de loutres de mer et de baleines ; car les peaux de phoques et de loutres étaient fort communes parmi eux, et nous aperçûmes un grand nombre d’instrumens de toute espèce destinés à la destruction de ces divers animaux ; peut-être toutes les saisons ne sont-elles pas favorables à cette chasse. Nous jugeâmes, par exemple, qu’ils n’en prirent pas beaucoup durant notre relâche, n’ayant vu qu’un petit nombre de peaux et de pièces de viandes fraîches.

» La même remarque est peut-être applicable aux animaux de terre. Ils en tuent quelquefois ; mais il paraît que cela n’arriva guère durant notre séjour, car nous n’en vîmes pas un seul morceau, quoique les peaux fussent assez abondantes. Il est probable que des échanges avec les autres tribus leur en avaient procuré la plus grande partie. Enfin il paraît clair, d’après une foule de circonstances, que ce peuple tire de la mer presque toutes ses subsistances animales, si j’en excepte quelques oiseaux de mer, parmi lesquels les goelands, qu’ils tuent avec leurs traits, occupent la première place.