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de cette manière, afin de le conserver long-temps ; car, quoiqu’ils découpent et sèchent un petit nombre de brêmes et de chimères, qui sont assez abondantes, ils ne les fument pas comme les harengs et les sardines.

» Ils grillent les grosses moules dans leurs coquilles ; ils les enfilent ensuite à de longues broches de bois, où ils vont les prendre lorsqu’ils en ont besoin ; ils les mangent sans autre préparation ; quelquefois cependant ils les trempent dans une huile qui leur tient lieu de sauce. Les autres productions marines, telles que les petits coquillages qui contribuent à augmenter le fond général de leur nourriture, ne doivent pas être regardées comme des moyens de subsistance habituelle, en comparaison de ceux dont je viens de parler.

» Le marsouin est l’animal de mer dont ils se nourrissent le plus communément ; ils découpent en larges morceaux le lard ainsi que la chair, et, après les avoir séchés comme ils sèchent les harengs, ils les mangent sans autre préparation. Ils tirent aussi une espèce de bouillon de la viande fraîche de cet animal, et leur procédé est singulier : ils mettent de l’eau et des morceaux de cette chair dans un baquet carré de bois, où ils placent ensuite des pierres chaudes ; ils y jettent de nouvelles pierres chaudes, jusqu’à ce que l’eau et la viande aient assez bouilli ; ils en ôtent les pierres dont je viens de parler avec un bâton fendu qui leur sert de pincettes : le vase est toujours près du