tité de fer ou de cuivre j’aurais pu acheter tous les dieux du village, si toutefois les statues dont je parle étaient des dieux : on me proposa d’acheter chacune de celles que je vis, et j’en achetai en effet deux ou trois petites.
» La pêche et la chasse des animaux de terre et de mer destinés à la subsistance des familles paraissent être la principale occupation des hommes ; car nous ne les vîmes jamais travailler dans l’intérieur des maisons : les femmes au contraire y fabriquaient des vétemens de lin ou de laine, et elles y préparaient des sardines ; elles les y apportent aussi du rivage, dans des paniers d’osier, lorsque les hommes les ont déposées sur la grève, au retour de la pêche. Elles montent de petites pirogues, et elles recueillent des moules et divers coquillages ; elles vont peut-être en mer en d’autres occasions, puisqu’elles manœuvrent les embarcations avec autant de dextérité que les hommes : quand ceux-ci se trouvent sur la même pirogue, ils ne paraissent pas avoir beaucoup d’attention pour elles ; ils ne proposent point de manier eux-mêmes la pagaie, et ils ne leur témoignent d’ailleurs ni égards ni tendresse. La classe des jeunes gens nous parut être la plus indolente et la plus oisive ; nous les rencontrions en groupes séparés, qui se vautraient au soleil, ou qui, semblables aux cochons, se roulaient dans le sable, absolument nus. Mais il ne faut attribuer qu’aux hommes ce mépris de la décence : les femmes étaient toujours vê-