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vertes de morceaux de nattes qui empêchent la pluie d’entrer.

» Lorsqu’on est dans l’intérieur, souvent on peut voir, sans interruption, d’une extrémité à l’autre de cette file de cabanes. Quoiqu’en général il s’y trouve des ébauches de séparations pour la commodité des différentes familles, elles n’interceptent pas la vue, et elles ne consistent souvent qu’en morceaux de planches qui se prolongent des côtés vers le milieu de l’habitation ; si elles étaient achevées, l’ensemble pourrait être comparé à une longue écurie, qui offre une double rangée de postes et un large passage dans le milieu : chacun de ces compartimens présente près des côtés un petit banc de planches, élevé de cinq ou six pouces au-dessus du plancher, et couvert de nattes qui servent à la famille de siéges et de lits. La longueur de ces bancs est ordinairement de sept ou huit pieds, et leur largeur est de quatre ou cinq. L’endroit où on fait le feu, qui est sans âtre et sans cheminée, se trouve au milieu à terre entre les bancs. Il y avait dans une maison située à l’extrémité d’une rangée du milieu, et presque entièrement séparée des autres par une cloison élevée, bien jointe, et la plus régulière que j’aie jamais vue, quant au dessin, quatre de ces bancs occupés chacun par une famille particulière ; ils étaient placés dans les coins, sans que des planches marquassent aucune séparation, et le milieu de la cabane paraissait commun aux quatre familles.