indolent. Ils semblent dénués de cette vivacité si agréable dans le commerce de la vie. S’ils manquent de réserve, ils sont loin d’être babillards ; leur gravité est peut-être un effet de leur disposition habituelle plutôt que d’un sentiment de convenance, ou la suite de leur éducation ; car, dans les momens où ils ont le plus de fureur, ils paraissent incapables de s’exprimer complétement par leur langage ou par leurs gestes.
» Les discours qu’ils prononcent lorsqu’ils ont entre eux des altercations et des disputes, ou lorsqu’ils veulent exposer leur sentiment d’une manière publique en d’autres occasions, ne sont guère composés que de phrases très-courtes, ou plutôt de mots détachés répétés avec énergie, toujours sur le même ton et avec e même degré de force. Chacune de ces phrases et chacun de ces mots est accompagné d’un seul geste, qui consiste à jeter tout le corps un peu en avant, tandis que les genoux se plient et que les bras pendent sur les côtés.
» Puisqu’ils apportèrent à notre marché des crânes et des ossemens humains, on n’a que trop de raison de croire qu’ils traitent leurs ennemis avec une cruauté féroce : mais ce fait indique plutôt un rapport général avec le caractère de presque toutes les tribus non civilisées dans chaque siècle et dans chaque partie du globe, qu’un genre d’inhumanité particulière dont on doive leur faire des reproches. Nous n’eûmes pas lieu de juger défavorable-