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de la manière ordinaire ; il peut couvrir la poitrine jusqu’au cou, et descendre en même temps jusqu’aux talons : il est quelquefois chargé de peintures qui offrent divers compartimens assez agréables ; non-seulement il est assez fort pour résister aux traits ; mais, selon ce que les Indiens nous dirent par signes, les piques elles-mêmes ne peuvent le percer : ainsi on doit le regarder comme leur cotte de mailles, ou comme une armure défensive très-complète. Quand ils vont se battre, ils portent quelquefois une espèce de manteau de cuir revêtu de sabots de daims disposés horizontalement, et suspendus à des lanières de cuir couvertes de plumes ; et dès qu’ils se remuent, ils produisent un bruit fort, presque égal à celui d’une multitude de petites cloches. Je ne sais si cette partie de leur ajustement a pour objet d’inspirer la terreur à leurs ennemis, ou si c’est un de ces bizarres ornemens qu’ils ont inventés pour les jours d’appareil ; car nous assistâmes à un de leurs concerts, dirigé par un homme qui était revêtu de ce manteau, et qui portait un masque sur le visage.

» On ne peut voir sans une sorte d’horreur ces sauvages chargés du fol attirail que je viens de décrire ; mais, lorsqu’ils ne sont pas équipés de cette manière, lorsqu’ils portent leurs habits ordinaires, et qu’ils gardent leur allure naturelle, leur physionomie n’offre pas la moindre apparence de férocité ; ils paraissent au contraire d’un caractère paisible, flegmatique et