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très-désagréable, et une malpropreté graisseuse : il annonce la saleté et la misère ; et ce qui dégoûte encore davantage, leur tête et leurs vêtemens fourmillent de poux qu’ils prennent et qu’ils mangent.

» Quoique leur corps soit toujours couvert d’une peinture rouge, ils se barbouillent fréquemment le visage d’une substance noire, rouge et blanche, afin que leur figure produise plus d’effet : quand ils ont cette dernière enluminure, leur mine est pâle, affreuse et repoussante. Ils parsèment cette peinture d’un mica brun qui la rend plus éclatante. Le lobe des oreilles de la plupart d’entre eux est percé d’un assez grand trou et de deux autres plus petits ; ils y suspendent des morceaux d’os, des plumes montées sur une bande de cuir, de petits coquillages, des faisceaux de glands de poil ou des morceaux de cuivre, que nos grains de verroterie ne purent jamais supplanter. La cloison du nez de plusieurs offre un trou dans lequel ils passent une petite corde ; d’autres y placent des morceaux de fer, de laiton ou de cuivre, qui ont à peu près la forme d’un fer à cheval, mais dont l’ouverture est si étroite, que ses deux extrémités pressent doucement la cloison du nez : cet ornement tombe ainsi sur la lèvre supérieure. Ils employaient à cet usage les anneaux de nos boutons de cuivre, qu’ils achetaient avec empressement. Leurs poignets sont garnis de bracelets ou de cordons de grains blancs, qu’ils tirent d’une espèce de coquilla-