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garni de franges à la partie inférieure ; il y a dans le milieu un trou de la grandeur nécessaire pour recevoir la tête ; il repose sur les épaules, et cache les bras jusqu’aux coudes, et le corps jusqu’à la ceinture. Leur tête est couverte d’un chapeau de la forme d’un cône tronqué, ou de celle d’un pot de fleurs. Ce chapeau est d’une belle natte : une houppe arrondie et quelquefois en pointe, ou une touffe de glands de cuir le décore fréquemment au sommet, et on l’attache sous le menton, afin que le vent ne l’emporte pas.

» Outre le vêtement que je viens de décrire, et qui est commun aux deux sexes, les hommes portent souvent une peau d’ours, de loup ou de loutre de mer, avec le poil en dehors ; ils l’attachent comme un manteau près de la partie supérieure, et ils la placent quelquefois sur le devant de leur corps, et d’autres fois sur le derrière. Lorsque le ciel est pluvieux, ils jettent une natte grossière sur leurs épaules. Ils ont aussi des vêtemens de laine, dont néanmoins ils se servent peu. En général ils laissent flotter leurs cheveux ; mais, lorsqu’ils n’ont point de bonnet, plusieurs les nouent en touffe au sommet de la tête. En tout, leur vêtement est commode, et il ne manquerait pas d’élégance, s’ils le tenaient propre ; mais comme ils barbouillent sans cesse leur corps d’une peinture rouge tirée d’une substance grossière de la nature de l’argile ou d’ocre mêlée avec de l’huile, leur habit contracte une odeur rance