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mie assez agréable ; mais il paraît que c’est uniquement l’effet de cette teinte vermeille naturelle à la jeunesse ; et lorsqu’ils sont arrivés à un certain âge, leur visage n’offre rien de particulier. En tout, l’uniformité de la physionomie de la nation entière est très-remarquable ; elle manque toujours d’expression, et elle annonce des esprits lourds et flegmatiques.

» Les femmes ont à peu près la même taille, le même teint et les mêmes proportions que les hommes ; il n’est pas aisé de les reconnaître, car on ne leur trouve pas cette délicatesse de traits qui distingue le sexe dans la plupart des pays, et à peine en vîmes-nous une seule parmi les jeunes qui pût avoir la moindre prétention à la beauté.

» Leur vêtement ordinaire est un habit ou un manteau de lin, garni à l’extrémité supérieure d’une bande étroite de fourrure, et à l’extrémité inférieure de franges ou de glands. Il passe sous le bras gauche, et il est attaché sur le devant de l’épaule droite par un cordon ; un autre cordon l’assujettit par-derrière : ainsi les deux bras sont en liberté ; il couvre le côté gauche, et, si j’en excepte les parties flottantes des bordures, il laisse le côté droit ouvert, à moins qu’une ceinture (d’une natte grossière ou de poil) ne les serre autour des reins, ce qui arrive souvent. Par-dessus ce premier manteau, qui dépasse le genou, ils portent un autre petit manteau de la même étoffe, également