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débris des mousses et des arbres. Leurs fondemens ne doivent donc être regardés que comme des rochers énormes d’une teinte blanchâtre et grise dans les endroits où ils ont été exposés à l’air ; et lorsqu’on les brise, on les trouve d’un gris bleuâtre, comme les rochers qu’on rencontre partout à la terre de Kerguelen. Les côtes escarpées n’offrent pas autre chose ; et les petites anses qu’on voit dans le port ont des plages composées de fragmens de ces rochers, et d’un petit nombre de cailloux. Toutes les anses offrent une quantité considérable de bois flotté qu’y amène le flot, et des ruisseaux d’eau douce assez abondans pour remplir les futailles d’un vaisseau. Les ruisseaux semblent provenir uniquement des nuages pluvieux et des brouillards suspendus autour du sommet des montagnes : on ne doit pas en effet compter sur beaucoup de sources dans un pays si plein de rochers, et l’eau douce qu’on voit dans la partie supérieure du port est vraisemblablement produite par la fonte des neiges : les naturels du pays ne nous ont pas dit que ce port reçût une rivière considérable, et nous n’avons eu d’ailleurs aucune raison de le supposer ; l’eau des ruisseaux est parfaitement claire ; elle dissout le savon avec une grande facilité.

» Le temps, durant notre séjour, fut clair et serein quand le vent soufflait du nord à l’ouest ; mais s’il venait du sud, il était brumeux et pluvieux. Nous avons trouvé le climat