remarques celles de M. Anderson. Lorsque nous eûmes achevé nos observations, nous quittâmes les naturels, dont nous nous séparâmes bons amis, et nous retournâmes aux vaisseaux.
» Nous appareillâmes le 26 au soir malgré les indices d’une tempête. Comme la nuit approchait, je délibérai un moment si j’aurais la hardiesse de faire voile, ou si j’attendrais au lendemain ; l’impatience de continuer mon voyage, et la crainte de perdre cette occasion de sortir du port, firent sur moi plus d’impression que les dangers, et je résolus de mettre en mer à tout événement.
» Les naturels, les uns à bord de nos vaisseaux, et les autres sur leurs pirogues, nous suivirent jusqu’en dehors du port. L’un d’eux, qui avait conçu de l’attachement pour moi, fut au nombre des derniers qui nous quittèrent ; je lui fis un petit présent, et il me donna de son côté une peau de castor d’une valeur beaucoup plus grande. Je tâchai d’être aussi libéral que lui, et j’ajoutai à ce qu’il avait déjà reçu des choses qui lui causèrent un extrême plaisir ; il me força alors d’accepter le manteau de castor qu’il portait, et pour lequel je lui connaissais un attachement particulier. Sensible à ce trait de générosité, et ne voulant pas qu’il fut la dupe de son amitié, je lui offris un grand sabre à poignée de cuivre qui le rendit complètement heureux. Il me pressa vivement, ainsi qu’une foule de ses compatriotes, de revenir sur cette partie de la côte ; et afin de m’y exciter,