tail. Je me rendis d’abord à la pointe occidentale, où je rencontrai un grand village sur le bord d’une anse bien fermée. Les habitans de ce village, qui étaient fort nombreux, et dont je connaissais la plupart, me reçurent d’une manière très-amicale ; chacun d’eux me pressa d’entrer dans sa maison, ou plutôt dans son appartement ; car plusieurs familles vivent sous le même toit. J’acceptai leur invitation ; et ces hommes hospitaliers étendirent devant moi une natte sur laquelle ils me prièrent de m’asseoir ; ils me donnèrent d’ailleurs toutes sortes de marques de politesse. Je vis dans la plupart des maisons des femmes qui fabriquaient des étoffes avec une plante ou une écorce ; elles suivaient exactement le procédé des insulaires de la Nouvelle-Zélande ; d’autres étaient occupées à ouvrir des sardines. Des pirogues venaient de débarquer sur la grève une quantité considérable de ce poisson, qui fut distribué à mesure à plusieurs personnes ; elles l’emportèrent dans leurs habitations, où elles le fumèrent de la manière que je vais décrire. Ils suspendent les sardines à de petites baguettes, d’abord à environ un pied du feu ; ils les placent ensuite plus loin, et les éloignent encore pour faire place à d’autres, jusqu’à ce que les dernières baguettes touchent le sommet de la cabane. Lorsque les sardines sont bien sèches, ils les détachent, ils en font des ballots, et ils ont soin de les couvrir de nattes, afin de les comprimer : ils les gardent pour le temps où
Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/236
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.