Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/231

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nous nous apercevions du vol tout de suite, nous découvrions le voleur sans beaucoup de peine, car ils sont toujours prêts à s’accuser mutuellement. Mais en général les coupables abandonnaient leur proie avec répugnance, et nous fûmes obligés quelquefois de recourir à la force.

» On débarqua les observatoires le 1er. avril, et on les établit sur un rocher élevé à l’un des côtés de l’anse, près de la Résolution. Un détachement commandé par un officier alla couper du bois et nettoyer les environs de l’aiguade. Nous trouvâmes des pins en abondance, et nous fîmes de la bière.

» Les naturels venaient nous voir en foule, et nous apercevions tous les jours de nouvelles figures. Ils se présentaient d’une manière singulière : ils faisaient d’abord en pirogues le tour de la Résolution et de la Découverte ; et durant cet intervalle, un chef ou un de leurs grands personnages se tenait debout sur son embarcation, une pique ou une arme quelconque à la main, et il ne cessait de parler ou plutôt de crier. L’orateur avait quelquefois le visage couvert d’un masque qui offrait la figure d’un homme ou celle d’un animal ; et au lieu d’une arme il avait à la main un des grelots dont j’ai parlé plus haut. Après avoir décrit un cercle autour de nous, ils arrivaient le long des vaisseaux, et ils commençaient les échanges sans autres cérémonies. Très-souvent, néanmoins, ils nous régalaient d’une chanson, à