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nos enfans. Lorsqu’il se fut fatigué à débiter sa harangue et ses exhortations, dont nous ne comprîmes pas un seul mot, il se reposa ; deux autres hommes prirent successivement la parole : leur discours ne fut pas aussi long, et ils ne le déclamèrent pas avec autant de véhémence. Nous observâmes que deux ou trois de ces Indiens avaient leurs cheveux entièrement couverts de petites plumes blanches, et que quelques-uns en avaient de plus grandes, fichées en différentes parties de leurs cheveux. Quand ils eurent terminé leur bruyant discours, ils se tinrent à peu de distance du vaisseau ; ils conversèrent entre eux d’une manière familière, et ils ne montrèrent pas la moindre surprise ou la moindre défiance : plusieurs se levèrent de temps en temps, et prononcèrent des phrases qui ressemblaient à celles de leurs premières harangues ; et l’un d’eux chanta un air agréable, dans lequel nous remarquâmes plus de douceur et de mélodie que nous ne l’aurions imaginé ; il répéta souvent le mot haéla, qui nous parut être le refrain de la chanson. Le vent qui s’éleva bientôt après nous ayant approchés davantage de la côte, les pirogues arrivèrent près de nous en plus grand nombre ; il y en eut le long de la Résolution jusqu’à trente-deux, qui portaient chacune de trois à sept ou huit hommes et femmes ; plusieurs Indiens se tinrent debout sur les pirogues ; ils haranguèrent et ils firent des gestes ainsi que les premiers. Une tête qui offrait un