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qu’au 71e. degré de latitude. Il a employé près de six mois à cet important travail, dont on n’a pu ici montrer les fatigues et les dangers. Il faut lire la grande relation pour se former une idée de sa constance et de son exactitude. Nous nous bornerons à indiquer les relâches qu’il y a faites, à citer des observations touchant les sauvages qu’il a rencontrés, lorsqu’il s’est vu au milieu des glaces du nord, essayant de trouver le passage par le nord-est ou par le nord-ouest. Nous le laisserons parler lui-même des obstacles qu’il a eus à combattre, des dangers qu’il a essuyés, et nous présenterons seulement aux lecteurs les résultats de ses travaux et de ses tentatives.

Il se trouva, le 29 mars, devant un port situé par 49° 29′ de latitude nord, et 127° 19′ de longitude ouest, dans lequel il voulut mouiller.

« Trois pirogues, dit-il, s’avancèrent vers la Résolution ; l’une de ces embarcations portait deux hommes, la seconde six, et la troisième dix : l’un des Indiens se leva ; il fit un long discours et des gestes que nous prîmes pour une invitation de descendre à terre. Sur ces entrefaites, il jeta des plumes vers nous, et plusieurs de ses camarades nous jetèrent des poignées de poussière ou d’une poudre rouge : celui qui avait rempli les fonctions d’orateur était couvert d’une peau ; il tenait dans chacune de ses mains quelque chose qu’il secouait, et d’où il tirait un son pareil à celui des grelots de