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eux. J’ai profité des notes de M. Anderson, et je suis fâché de dire que je ne vois pas la moindre raison d’hésiter à donner comme certain que ces horribles banquets d’anthropophages sont aussi goûtés, à Oniheaou où on vit dans l’abondance, qu’ils le sont à la Nouvelle-Zélande.

» Je voulais débarquer ; mais je trouvai le ressac si fort, que je craignis de ne pouvoir regagner mon bord si je débarquais. M. Gore, que j’avais envoyé à terre, m’avertit le 30 au soir, par un signal, de lui envoyer des canots ; ces canots ne tardèrent pas à revenir avec quelques ignames et un peu de sel. Ceux de nos gens qui étaient à terre en avaient acheté une quantité assez considérable dans le cours de la journée ; mais la violence du ressac avait causé la perte de la plus grande partie de ces deux denrées au moment où on voulut les embarquer. M. Gore et vingt nommes n’osant pas affronter des vagues si terribles, passèrent la nuit dans l’île, et ce malheureux contre-temps occasiona sans doute des liaisons avec les femmes du pays, que je désirais si vivement de prévenir, et que je m’applaudissais d’avoir empêchées. La violence du ressac, que nos canots ne purent surmonter, n’empêcha pas les naturels d’arriver aux vaisseaux sur leurs pirogues. Ils nous apportèrent des provisions que nous payâmes avec des clous et des morceaux de cercles de fer, et je donnai des rubans, des boutons et des bracelets aux femmes qui se