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qui était assis sur le devant de la pirogue s’il mangeait de la chair humaine : il répondit que oui, et il se mit à rire comme s’il se fût moqué de la simplicité de notre question. Nous lui proposâmes la méme question une seconde fois ; il fit la même réponse, et il ajouta que c’était un excellent mets, ou, pour me servir des expressions, un manger savoureux. »

Le capitaine Cook partit d’Atouaï le 23 et il mouilla le 29 sur une autre des îles Sandwich, appelée Oniheaou.

» Six ou sept pirogues, dit-il, étaient venues près de nous avant que nous eussions laissé tomber l’ancre ; elles nous apportèrent des cochons de lait, quelques patates, et beaucoup d’ignames de nattes. Les hommes qui les montaient ressemblaient aux insulaires d’Atouaï, et ils paraissaient connaître également l’usage du fer, qu’ils demandaient aussi par les noms de hamaïté et de toë ; ils échangèrent avec empressement tout ce qu’ils avaient contre des morceaux de ce métal précieux. De nouvelles pirogues nous acostèrent bientôt quand nous eûmes mouillé ; mais les naturels qui montaient celles-ci ne semblaient avoir d’autre objet que de nous faire une visite en forme. La plupart d’entre eux se rendirent volontiers sur le pont ; ils s’y prosternèrent devant nous, et ils ne quittèrent cette humble posture que lorsque nous leur dîmes de se relever. Ils amenèrent plusieurs femmes, qui se tinrent dans leurs embarcations le long du bord des vaisseaux, et