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manteau d’écarlate galonné d’or à la bordure. Les couleurs éclatantes des plumes dans ceux qui étaient neufs n’ajoutaient pas peu à leur beauté. Les naturels y mettaient un grand prix ; car rien de ce que nous leur offrîmes ne put les déterminer d’abord à nous en céder un seul ; ils ne voulaient les échanger que contre un fusil : par la suite néanmoins on nous en vendit quatre ou cinq, que nous payâmes avec de très-grands clous. Ceux de ces manteaux qui se trouvaient de la première qualité étaient rares : il paraît qu’ils s’en servent seulement dans leurs cérémonies d’appareil et dans leurs jeux ; car tous les naturels auxquels nous en vîmes firent les gestes que nous avions vu faire auparavant aux chanteurs.

» Le bonnet a presque la forme d’un casque ; le milieu est orné d’une crête, qui est quelquefois de la largeur de la main : il serre la tête de près, et il a des trous par où passent les oreilles. C’est un châssis de baguettes d’osier couvert d’un réseau dans lequel on a tissu des plumes de même que sur les manteaux ; mais le tissu en est plus serré, et les couleurs en sont moins variées. La plus grande partie est rouge, et ils présentent sur les côtés quelques rayures noires, jaunes ou vertes, qui suivent la courbure de la crête : il est vraisemblable que le bonnet et le manteau forment un ajustement complet, car nous rencontrâmes des naturels qui portaient l’un et l’autre.

» Nous ne pouvions imaginer d’où ils tiraient