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hauteur, assez bien dessinées et assez bien sculptées ; les insulaires les appelaient eatoua no véheina, ou figures de déesses : l’une d’elles portait sur sa tête un casque sculpté, peu différent de celui de nos anciens guerriers ; l’autre, un bonnet cylindrique, qui ressemblait au tomoaou des Taïtiens ; des pièces d’étoffe leur enveloppaient les reins et tombaient fort bas. On voyait à peu de distance de chacune un morceau de bois sculpté, orné également de lambeaux d’étoffe, et un amas de fougère entre ou devant les piédestaux. Nous jugeâmes qu’on y avait déposé cette fougère à différentes époques ; car nous y remarquâmes tous les degrés, du desséchement, et une partie était entièrement flétrie, tandis qu’une autre partie conservait sa fraîcheur et sa couleur.

» Le milieu de la maison, devant les deux figures de bois, offrait un espace oblong, enfermé par une bordure de pierres, peu élevé et couvert de ces lambeaux d’étoffe dont j’ai parlé si souvent. Les insulaires, donnaient à cet endroit le nom de heneni ; ils nous dirent que c’était le tombeau de sept chefs, qu’ils désignèrent par leurs noms. Nous remarquions des analogies si fréquentes entre ce cimetière et ceux des îles des Amis et de la Société, que nous nous attendîmes à trouver la ressemblance portée plus loin. Nous ne doutâmes pas que les cérémonies ne fussent les mêmes, et que cette peuplade n’eût aussi l’horrible habitude de sacrifier des victimes humaines. Des indices directs