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des égards, d’une manière frappante aux moraïs que nous avions rencontrés sur les îles de cet océan, et en particulier à Taïti ; ses diverses parties portaient le même nom : c’était un terrain oblong d’une étendue considérable, et environné d’une muraille de pierre d’environ quatre pieds de hauteur ; il était pavé de cailloux mobiles ; ce que je nomme la pyramide, et qui est appelé henananou dans la langue du pays, occupait l’une des extrémités. La pyramide ressemblait exactement à une seconde, plus grande, que nous avions aperçue des vaisseaux ; elle avait environ quatre pieds en carré à la base, et à peu près vingt d’élévation ; des baguettes et des branches entrelacées à de petites perches, lesquelles présentaient un mauvais treillage creux et ouvert en dedans depuis le fond jusqu’au sommet, en formaient les quatre côtés. L’édifice tombait en ruine ; mais il était assez conservé pour nous laisser voir qu’il avait été originairement couvert d’une étoffe mince, légère et grise. Il paraît que les insulaires consacrent à des usages religieux cette espèce d’étoffe, car nous en aperçûmes une grande quantité suspendue en plusieurs endroits du moraï, et on m’en avait mis quelques pièces sur le corps lorsque je débarquai pour la première fois. Il y avait de chaque côté de la pyramide de longues pièces de treillage ou d’ouvrage d’osier appelés hereanis, qui tombaient également en ruine ; et à l’un des coins, près d’une planche attachée à la hauteur de cinq à six