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que nous avions vues, dans des occasions pareilles, aux îles de la Société et sur d’autres îles ; l’un d’eux fit une longue prière à laquelle l’assemblée prit part quelquefois. Je leur témoignai ma reconnaissance des marques d’amitié qu’ils me donnaient, et je leur offris de mon côté les diverses choses que j’avais apportées du vaisseau. Quand les cérémonies de ma réception furent terminées, je plaçai une garde sur le rivage, et on me conduisit à un étang. L’eau était bonne, et l’on pouvait y remplir commodément les futailles. Cette pièce d’eau était si considérable, qu’elle mériterait le nom de lac : elle se prolongeait à perte de vue dans l’intérieur du pays. Après m’être assuré moi-même de ce point essentiel et des dispositions pacifiques des habitans de l’île, je retournai à bord, et j’ordonnai de se préparer à remplir les futailles le lendemain. Le 21, je descendis de nouveau à terre avec le détachement chargé de ce service, et je postai sur la grève des soldats de marine qui y montèrent la garde.

» Les échanges commencèrent dès que nous eûmes débarqué ; les naturels nous vendirent des cochons et des patates, que nous payâmes avec des clous et des morceaux de fer grossièrement taillés en forme de ciseaux. Nous fîmes de l’eau sans aucun obstacle ; les gens du pays nous aidèrent au contraire à rouler les futailles, et ils nous rendirent de bon cœur les services que nous leur demandâmes. Comme tout se passait à ma satisfaction, et que ma pré-