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ceaux de corail brisés, et la plupart des coquilles sont trop lourds et trop gros pour avoir été apportés de la grève par les oiseaux aux lieux où on les trouve maintenant. Nous avons creusé divers puits pour découvrir de l’eau douce, et nous n’en avons pas aperçu une goutte ; mais on y rencontre plusieurs étangs d’eau salée, lesquels n’ont aucune communication visible avec la mer ; selon toute apparence, ils se remplissent par l’eau qui filtre à travers le sable dans les marées hautes. L’un des deux matelots dont j’ai parlé trouva du sel sur la partie sud-est de l’île ; et quoique nous eussions un grand besoin de cette denrée, je ne pouvais envoyer un détachement sous la direction d’un homme qui avait eu la maladresse de s’égarer et qui ne savait pas s’il marchait à l’est, à l’ouest, au sud ou au nord.

» Nous n’aperçûmes pas sur l’île la plus légère trace d’un être humain ; et si l’un des habitans des terres voisines avait le malheur d’être jeté ou abandonné sur celle-ci, il lui serait extrêmement difficile de prolonger son existence. On y trouve, il est vrai, une quantité considérable d’oiseaux et de poissons, mais on n’y voit rien qui puisse servir à étancher la soif, et on n’y découvre aucun végétal qui puisse tenir lieu de pain, ou détruire les mauvais effets d’un régime diététique purement animal, lequel ne tarderait pas vraisemblablement à devenir fatal. Des cocotiers que nous rencontrâmes n’étaient pas au nombre de plus de trente ; ils portaient