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voyages beaucoup plus longs ; car on me citait comme une espèce de prodige qu’une pirogue chassée de Taïti par la tempête eût abordé à Moupéha, terre qui est cependant très-voisine et sous le vent. Ils ne connaissent sûrement les autres îles éloignées que par tradition des naturels de ces îles, qui, jetés sur leurs côtes, leur en ont appris l’existence, les noms, la position, et le nombre de jours qu’ils avaient passés en mer. Ainsi on peut supposer que les insulaires d’Ouaitiou, instruits par les voyageurs dont j’ai parlé plus haut, ont ajouté à leur catalogue Taïti, les îles voisines, et même d’autres dont ces voyageurs avaient entendu parler. J’expliquerais encore par-là l’instruction, si étendue et si variée que le capitaine Cook et les personnes qui étaient à bord de l’Endeavour, trouvèrent à Topia. Je suis loin de l’accuser de charlatanerie ; mais si, comme il le disait, il n’avait jamais été auparavant à Oheteroa, ce qui n’est pas probable, puisqu’il parvint à conduire le vaisseau si directement, je présume qu’il avait recueilli de la même manière des informations sur le gisement de cette terre. »

Le capitaine Cook, quittant les îles de la Société, fit route au nord.

« Les dix-sept mois, dit-il, qui s’étaient écoulés depuis notre départ d’Angleterre, n’avaient pas été mal employés ; mais je sentais que notre voyage ne faisait que commencer, relativement au principal objet de mes instructions, et je