Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/189

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Maouroua. Les naturels des îles qui sont le plus sous le vent y vont quelquefois. Il y a aussi au nord-est de Taïti des îles basses où les Taïtiens ont abordé de temps en temps, mais avec lesquelles ils n’entretiennent pas de communications régulières. On dit qu’il ne faut que deux jours de navigation avec un bon vent pour s’y rendre. On me les a nommées dans l’ordre que voici :

« Mataïva, Oanaa, Tabouhoé, Aouihi, Kaoura, Oroutoura, Otavaou, où l’on recueille de grosses perles.

» Les habitans de ces îles viennent plus fréquemment à Taïti, et aux îles hautes des environs. Ils ont le teint plus brun, la physionomie plus farouche, et leur corps n’est pas tatoué de la même manière. J’ai appris qu’à Mataïva, et sur quelques-unes des îles que je viens de nommer, les hommes sont dans l’usage de donner leurs filles aux étrangers qui arrivent parmi eux ; mais que la jeune femme et l’étranger, doivent coucher ensemble cinq nuits sans se permettre aucune liberté. Le sixième jour à l’entrée de la nuit, le père de la jeune femme offre des alimens à son hôte, et il dit à sa fille qu’elle doit traiter l’étranger comme son mari. Celui-ci ne peut témoigner aucun dégoût, lors même que la femme destinée à partager sa couche est laide ; car on regarderait sa répugnance comme une insulte qui ne se pardonne point, et on la punirait de mort. Quarante hommes de Bolabola, que la curio-