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indigné de voir que les Anglais donnent à des chevaux ou à des chiens les noms d’un prince ou d’une princesse. Au reste, tandis que les Taïtiens punissent de mort quiconque emploie légèrement le nom de son souverain, ils se contentent de confisquer les terres et les cabanes de ceux qui outragent son administration.

» Le roi a dans chaque canton des maisons qui lui appartiennent, et il n’entre jamais dans la maison d’un de ses sujets. Si un accident l’oblige à s’écarter de cette règle, on brûle la maison qu’il a honorée de sa présence, ainsi que tous les meubles qu’elle renferme. Non-seulement ses sujets se découvrent devant lui jusqu’à la ceinture, mais lorsqu’il est quelque part, on dresse dans les environs un poteau garni d’une pièce d’étoffe auquel ils rendent les mêmes honneurs. Les naturels des deux sexes se découvrent également jusqu’à la ceinture devant ses frères ; mais les femmes seules se découvrent devant les femmes du sang royal. En un mot, ils portent jusqu’à la superstition leur respect pour leur roi, et sa personne est presque sacrée à leurs yeux. Il doit peut-être à ces préjugés la possession tranquille de ses états. Les naturels du canton de Tierebou conviennent qu’il a droit aux mêmes honneurs parmi eux, quoique leur chef particulier leur paraisse plus puissant, et quoiqu’ils le supposent héritier du gouvernement de l’île ; en cas de l’extinction de la famille royale actuelle. Il est assez vraisemblable qu’Ouaeïadoua deviendra