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janvier, le vent et l’atmosphère sont très-variables ; mais le vent souffle fréquemment de l’ouest-nord-ouest ou du nord-ouest ; ce vent est appelé Toeraou : en général il est accompagné d’un ciel sombre et nébuleux, et de fréquentes ondées de pluie : quoique modéré, il souffle de temps en temps avec force, mais il ne dure guère plus de cinq ou six jours sans interruption ; c’est le seul par lequel les habitans des îles sous le vent arrivent à celle-ci. S’il vient un peu plus du nord, il a moins de force, et on le désigne par le terme d’Éra-potaia. Les gens du pays disent qu’Éra-potaia est la femme de Toeraou, lequel, selon leur mythologie, est l’espèce mâle.

» Le vent du sud-ouest et de l’est-sud-ouest est plus fréquent encore que celui dont je viens de parler ; et, quoiqu’il soit en général doux et interrompu par des calmes ou des brises de l’est, il souffle quelquefois par rafales très-vives. Le temps alors est ordinairement couvert, nébuleux et pluvieux, et ce vent est fréquemment accompagné de beaucoup d’éclairs et de tonnerres : on l’appelle étoa, et il succède fréquemment au Toeraou. Il est ordinaire aussi de voir le Toeraou remplacé par le Faroua, qui vient plus du sud : celui-ci est très-impétueux ; il renverse les maisons et les arbres, et surtout les cocotiers, à cause de leur hauteur ; mais il est de peu de durée.

» Les naturels ne paraissent pas avoir une connaissance bien exacte de ces variations de