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naissance imparfaite de la langue des naturels, qui seuls pouvaient nous instruire. Quelques Espagnols ont résidé à Taïti plus long-temps qu’aucun autre Européen, et il leur a été moins difficile de surmonter ce dernier obstacle : s’ils ont profité de leurs moyens, ils se sont instruits complétement de tout ce qui a rapport aux institutions et aux usages de cette île, et leur relation offrirait vraisemblablement des détails plus exacts et plus authentiques que ceux dont nous avons acquis la connaissance après bien des efforts ; mais comme il est très-incertain, pour ne pas dire très-improbable, que l’Espagne nous apprenne quelque chose à cet égard, j’ai rassemblé les informations nouvelles relatives à Taïti et aux îles voisines, que je suis venu à bout d’obtenir, soit d’O-maï, tandis qu’il était à bord de la Résolution, soit des naturels avec qui j’ai conversé à terre.

» Le vent est fixé la plus grande partie de l’année entre l’est-sud-est et l’est-nord-est ; c’est le véritable vent alisé auquel les naturels donnent le nom de maaraï ; il souffle quelquefois avec beaucoup de force. Dans ce dernier cas, l’atmosphère est souvent nébuleuse, et il tombe de la pluie ; mais, lorsqu’il est plus modéré, le ciel est clair et serein. Si le vent tourne davantage au sud, s’il devient sud-est ou sud-sud-est, il est plus doux, et accompagné d’une mer tranquille, et les naturels l’appellent maoaï. Aux époques où le soleil est à peu près vertical, c’est-à-dire aux mois de décembre et de