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havre, ramena Oréo de Bolabola avec les deux déserteurs. Ils avaient atteint Otaha la nuit de leur désertion ; mais la tranquillité de l’atmosphère les ayant mis dans l’impossibilité de gagner aucune des îles situées à l’est, où ils voulaient se réfugier, ils s’étaient rendus à Bolabola, et de là à la petite île de Toubaî, où ils furent arrêtés par le père de Potoué, conformément au premier message envoyé à Opouny. Dès qu’ils furent à bord, je relâchai le fils, la fille et le gendre du chef. Ainsi se termina une affaire qui m’avait donné beaucoup de peines et d’inquiétudes ; les raisons exposées plus haut, et le désir de conserver à l’Angleterre le fils d’un de mes camarades dans la marine du roi, me déterminèrent à prendre des mesures si violentes.

» Le vent se tint constamment entre le nord et l’ouest, et nous demeurâmes dans le havre jusqu’au 7 décembre.

» Durant la dernière semaine de notre relâche, nous reçûmes la visite des habitans de toutes les parties de l’île, qui nous fournirent une quantité considérable de cochons et de bananes vertes ; et les jours que nous passâmes à attendre un vent favorable ne furent pas entièrement perdus : les bananes vertes, qui se gardent deux ou trois semaines, nous tinrent lieu de pain, et nous achevâmes d’ailleurs d’embarquer l’eau et le bois dont nous avions besoin.

» Les habitans d’Ouliétéa sont en général plus petits, et d’un teint plus noir que ceux des