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troupe d’insulaires, armés de massues, s’avançait vers eux ; elle se dispersa dès qu’elle entendit l’explosion.

» La conspiration fut découverte par une fille que l’un de mes officiers avait amenée de Houaheiné. Ayant ouï dire aux habitans d’Ouliétéa qu’ils arrêteraient le capitaine Clerte et M. Gore, elle se hâta d’en avertir le premier de nos gens qu’elle rencontra. Ceux qui étaient chargés de l’exécution du complot la menacèrent de la tuer dès que nous aurions quitté l’île. Craignant qu’elle ne fût punie de nous avoir obligés, je déterminai quelques-uns de ses amis à venir la chercher à bord quelques jours après, à la conduire dans un lieu de sûreté, et à la tenir cachée jusqu’à ce qu’ils eussent une occasion de la renvoyer à Houaheiné.

» Le 27, nous abattîmes nos observatoires, et nous conduisîmes à bord tout ce que nous avions porté sur la côte ; les vaisseaux démarrèrent, et nous mouillâmes plus près de la sortie du havre. L’après-midi, les insulaires montrèrent moins de frayeur ; ils vinrent sur nos bords, ou ils se rassemblèrent autour de nos bâtimens, et la brouillerie de la veille sembla oubliée de part et d’autre.

» Oréo, aussi affligé que moi de ne point recevoir de nouvelles de Bolabola, partit le 28 au soir pour cette île, et il me pria de l’y suivre le lendemain avec les vaisseaux. C’était mon projet ; mais le vent ne nous permit pas d’appareiller. Ce vent, qui nous retenait dans le