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» Le chef, son fils, sa fille et son gendre, vinrent dès la pointe du jour à bord de la Résolution. Je résolus de tenir aux arrêts les trois derniers, jusqu’à ce qu’on me ramenât les deux déserteurs : d’après ce plan, le capitaine Clerke les invita à passer sur son vaisseau, et, dès qu’ils y furent, il les emprisonna dans sa chambre. Oréo était auprès de moi lorsqu’il en apprit la nouvelle : croyant qu’on avait arrêté sa famille sans que je le susse, et par conséquent sans mon aveu, il m’en avertit tout de suite. Je lui répondis que j’avais ordonné moi-même cet emprisonnement : il commença à craindre pour lui, et ses regards annoncèrent le plus grand trouble ; mais je ne tardai pas à le tranquilliser sur ce point : je lui dis qu’il pouvait quitter le vaisseau quand il le voudrait, et prendre les mesures les plus propres à nous rendre nos déserteurs ; que, s’il réussissait, on mettrait en liberté ses amis détenus sur la Découverte, et que, s’il ne réussissait pas, je les emmènerais avec moi. J’ajoutai qu’il avait eu, ainsi que plusieurs de ses sujets, la hardiesse de faciliter l’évasion de mes deux hommes ; qu’ils cherchaient de plus à en débaucher d’autres, et que j’avais droit de tout entreprendre pour mettre fin à de pareils délits.

» Nous vînmes à bout d’expliquer aux insulaires les motifs qui me déterminèrent, et cette explication parut diminuer la frayeur qu’ils avaient d’abord conçue ; mais s’ils furent plus tranquilles sur leur sûreté, ils continuèrent à