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soin de déclarer dans toutes les occasions que je ne souscrirais point à ces demandes. O-maï toutefois, qui mettait un grand prix à être cité comme le seul homme qui eût fait un long voyage, craignait que je ne consentisse à donner à d’autres les moyens de lui disputer ce mérite ; et il me dit souvent que milord Sandwich lui avait promis qu’aucun des naturels des îles de la Société ne viendrait en Angleterre.

» S’il y eût eu la probabilité, même la plus éloignée, qu’on enverrait un vaisseau à la Nouvelle-Zélande, j’aurais pris avec moi les deux jeunes gens de cette contrée qui s’étaient embarqués à la suite d’O-maï ; car ils désiraient extrêmement l’un et l’autre de ne pas nous quitter. Tiaroua, le plus âgé, avait des dispositions très-heureuses ; il était doué d’un bon sens admirable, et susceptible de toute sorte d’instruction. Il paraissait sentir que la Nouvelle-Zélande se trouvait inférieure aux îles de la Société ; et, frappé des plaisirs et de l’abondance que lui offrait Houaheiné, il finit par se soumettre gaîment à la loi du sort qui l’obligeait à y terminer sa carrière. Son camarade nous était si attaché, qu’il fallut l’enlever du vaisseau et le conduire de force à terre ; celui-ci était spirituel et malin, et sa pétulance amusait beaucoup mon équipage. »

Les vaisseaux arrivèrent le 3 novembre à Ouliétéa. C’est encore le capitaine Cook qui va parler.