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des haches et d’autres outils de fer, qui avaient plus de valeur intrinsèque dans cette partie du monde, et qui devaient ajouter davantage à sa supériorité ; sur les individus avec lesquels il allait passer le reste de ses jours.

» Il se trouvait des pièces de feu d’artifice parmi les présens qu’on lui avait faits à Londres. Le 28 au soir nous en tirâmes quelques-unes ; la nombreuse assemblée qui nous environnait vit ce spectacle avec un mélange de plaisir et de crainte : on mit en bon état les pièces qui restaient, et O-maï les serra dans son magasin ; la plus grande partie avait été employée dans les fêtes que nous donnâmes sur d’autres îles, ou s’était gâtée durant le voyage, ce dont nous eûmes peu de regret.

» Le 30, le naturel de Bolabola, que je tenais en prison sur mon bord, se sauva entre minuit et quatre heures du matin ; il emporta le fer du morceau de bois qu’on avait mis à sa jambe. Lorsqu’il fut sur la côte, l’un des chefs lui reprît le fer, qu’il donna à O-maï ; et celui-ci vint me dire dès le grand matin que son mortel ennemi était en liberté. Je jugeai après quelques recherches, que la sentinelle chargée de surveiller le prisonnier, et même que tous les hommes de quart sur le gaillard d’arrière où il se trouvait s’étaient endormis : le prisonnier profita de ce moment ; il prit la clef des fers dans le tiroir de l’habitacle où il l’avait vu placer, et ils se débarrassa ainsi de ses entraves. Cette évasion me prouva que mes gens avaient