et qui en renfermait même une partie, se trouvait un peu plus considérable.
» Après cet arrangement, qui satisfit les insulaires, O-maï et moi, j’ordonnai de dresser une tente et les observatoires sur la côte, où j’établis un poste. Les charpentiers des deux vaisseaux construisirent une petite maison, dans laquelle mon ami devait renfermer ses trésors : nous lui fîmes de plus un jardin ; nous y plantâmes des chaddecks, de ceps de vigne, des ananas, des melons, et les graines de plusieurs autres végétaux : avant de quitter l’île, j’eus le plaisir de voir réussir chacune des parties de sa plantation.
» O-maï commença alors à s’occuper sérieusement de ses intérêts ; il se repentit beaucoup d’avoir été si prodigue à Taïti. Il trouva à Houaheiné un frère, une sœur et un beau-frère ; car sa sœur était mariée : mais ses parens de cette île ne le pillèrent pas ainsi que l’avaient fait les autres. Toutefois je m’aperçus à regret que, s’ils étaient trop honnêtes pour le tromper, ils étaient trop peu considérés dans l’île pour lui rendre des services essentiels : dénués d’autorité et de crédit, ils ne pouvaient protéger ni sa personne ni ses biens ; et, dans cet état d’abandon, il me parut courir de grands risques d’être dépouillé de ce qu’il avait obtenu de nous, lorsqu’il ne nous aurait plus auprès de lui. Ses compatriotes, j’en étais sûr, ne le maltraiteraient pas tant qu’il serait à portée de réclamer nos secours ; mais j’a-