Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/107

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

marques possibles d’attachement pendant son séjour en Angleterre ; qu’on avait eu la bonté de le ramener aux îles de la Société ; qu’il arrivait riche d’une foule de trésors qui seraient très-utiles à ses compatriotes ; qu’outre les deux chevaux qu’il devait garder dans son habitation, nous avions laissé à Taïti plusieurs animaux précieux et d’une espèce nouvelle, qui se multiplieraient et se répandraient bientôt sur toutes les îles des environs. Il leur déclara que, pour prix de mes services, je demandais avec instance qu’on lui accordât un terrain ; qu’on lui permît d’y bâtir une maison, et d’y cultiver les productions nécessaires à sa subsistance et à celle de ses domestiques. Il ajouta que, si je n’obtenais pas à Houaheiné, gratuitement ou par échange, ce que je sollicitais, j’étais décidé à le conduire à Ouliétéa.

» J’aurais peut-être fait un discours meilleur que celui que prononça mon ami, mais O-maï n’oublia aucun des points importans sur lesquels je lui avais recommandé d’insister. Le morceau relatif au projet où il me supposait de le conduire à Ouliétéa parut obtenir l’approbation de tous les chefs, et j’en devinai bientôt la raison. O-maï, ainsi que je l’ai déjà fait observer, se flattait vainement que j’emploirais la force pour le rétablir à Ouliétéa dans les biens de son père ; il l’avait dit sans mon aveu à quelques personnes de l’assemblée. Les chefs s’imaginèrent tout de suite que je me proposais d’attaquer Ouliétéa, et que je les aiderais à