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et accompagné d’un discours ou d’une prière prononcée par un des amis d’O-maï, près duquel celui-ci était assis, et auquel il souffla presque toute la harangue : il n’oublia pas ses amis d’Angleterre, non plus que ceux qui l’avaient ramené sain et sauf. Il fit mention de l’éri-rahié no Bretané[1], du lord Sandwich, de Touté et de Taaté[2]. Quand O-maï eut achevé ses offrandes et ses prières, le prêtre prit un à un les divers objets qu’on avait déposés devant lui, et après une courte prière, il les renvoya au moraï. O-maï nous dit que, si cet édifice n’eût pas été aussi éloigné, il les y aurait portés lui-même.

» Dès que ces cérémonies religieuses furent terminées, O-maï s’assit près de moi, et nous entrâmes en négociation. Je fis d’abord mon présent au jeune roi, qui m’en fit un de son côté ; l’un et l’autre furent assez magnifiques. Nous convînmes ensuite de la manière dont les insulaires trafiqueraient avec mes équipages, et j’eus soin d’exposer les suites fâcheuses qu’entraîneraient les larcins, si les gens du pays s’avisaient de me voler comme durant mes premières relâches. Enfin je parlai aux chefs assemblés de l’établissement de mon ami. O-maï leur dit « que nous l’avions conduit dans notre patrie, où il avait été fort accueilli du grand roi et de ses éris ; qu’on l’avait traité avec beaucoup d’égards, et qu’on lui avait donné toutes les

  1. Du roi d’Angleterre.
  2. De Cook et de Clerke.