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et un second qu’il voulait offrir à l’éatoua. Depuis que nous l’avions séparé de la troupe de fripons qui l’entourèrent à Taïti, il s’était conduit avec prudence, et de manière à mériter l’estime et l’amitié de tous ceux qui le virent. Notre débarquement rappela à terre la plupart des naturels qui s’étaient rendus aux vaisseaux ; et après s’être réunis à ceux qui se trouvaient sur la côte, ils se rassemblèrent dans une grande maison. Le concours du peuple fut très-nombreux ; nous n’avions jamais vu sur aucune de ces îles tant de personnages importans des deux sexes. Le gros du peuple, en général, paraissait plus robuste et d’un teint plus blanc que les Taïtiens ; et, proportionnellement à l’étendue de l’île, il y avait plus d’hommes qui semblaient riches et revêtus d’une sorte d’autorité. La plupart de ceux-ci avaient un embonpoint aussi considérable que les chefs d’Ouatiou. Je ne voulais commencer ma négociation qu’après l’arrivée de l’éri-rahié ; nous attendîmes donc Taïritaria ; mais, en le voyant, je jugeai que sa présence était inutile, car il n’avait pas plus de huit à dix ans. O-maï, qui se tenait à quelque distance du prince et de ceux qui l’entouraient, offrit d’abord aux dieux des plumes rouges, des étoffes, etc. Il fit ensuite une seconde offrande qui devait être présentée à l’éatoua par le chef, et après celle-ci il distribua plusieurs touffes de plumes rouges : chaque objet fut placé devant un des assistans, que je pris pour un prêtre,