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ses deux fils, furent les premiers qui me rendirent visite ; ils arrivèrent sur mon bord avant que les vaisseaux fussent amarrés, et ils m’apportèrent un présent.

» Le lendemain 13, tous les principaux insulaires arrivèrent aux vaisseaux ; c’était ce que je désirais ; car je voulais m’occuper tout de suite de l’établissement d’O-maï, et je crus que l’occasion était favorable. Il paraissait désirer alors de s’établir à Ouliétéa, et si nous avions pu nous accorder sur les moyens d’exécuter ce projet, je l’aurais adopté. Les naturels de Bolabola, conquérans de l’île, y avaient dépouillé son père de quelques terres. J’étais persuadé que je viendrais à bout d’en obtenir la restitution sans employer la violence : il fallait pour cela qu’il vécût en bonne intelligence avec ceux qui se trouvaient les maîtres de l’île ; mais c’était un patriote trop zélé pour s’imposer de la modération, et trop confiant pour imaginer que je ne le rétablirais pas de force dans ses biens. Je sentis qu’il était impossible de l’établir à Ouliétéa, et que Houaheiné lui convenait mieux. Je me décidai, en conséquence, à tirer parti de la présence des chefs, et à solliciter en sa faveur la permission dont il avait besoin.

» Les insulaires nous avaient occupés toute la matinée ; au premier moment de loisir, je me disposai à faire une visite en forme à Taïritaria, à qui je voulais parler de cette affaire. O-maï s’habilla très-proprement, et il prépara un magnifique présent qu’il destinait au chef,